jeudi 1 octobre 2009

L’auteur nous dit...

La pièce intitulée "La nébuleuse vie de José Miranda" est un procès fait à la religion et à l'art engagé. Parler d'un art engagé est un pléonasme puisque tout projet artistique porte une vision politique de l'existence.

Un procès à la religion....
Il existe deux catégories d'hommes: les dangereux et les nocifs. Les premiers, convaincus de l'existence d'une vie d'outre tombe et de la résurrection de la chair, tourmentent leurs semblables, comme des inquisiteurs, méprisant cette vie ici-bas qui n'est que transitoire, dans le but d'acquérir une deuxième vie: la vie éternelle. Ceux-là, rien ne les arrête et ils sont capables de tout, de tuer et de se tuer, afin de suivre le chemin qu'ils ont désigné comme étant le plus direct pour accéder au paradis céleste. Les autres hommes, les nocifs, sont les misérables qui, ne croyant plus dans cette vie, agissent sans aucune morale pour arriver à atteindre leurs obscures ambitions.
Ce procès est fait à la Mère Teresa, jugée de ne pas croire en la vie éternelle, elle, qui a pourtant passé sa vie à aider les lépreux et les pauvres du monde entier. Si cette fiction avait été vraie, elle serait une vraie sainte. Parce que le désintérêt de l'âme consiste à être généreux avec celui qui souffre, sans attendre aucune récompense en retour.
Un procès à l'art...
José Miranda, artiste engagé, sera jugé lui aussi. Il a passé sa vie à écrire des pièces pour que le peuple prenne conscience de ses droits, mais sans aucun résultat. Une grande partie de son public se désespère du manque de résultat et l'abandonne. José Miranda arrive à survivre avec les plus déterminés et de nouveaux spectateurs, qui sont convaincus que cette fois, son message sera entendu, et que donc, les masses populaires vont enfin pouvoir changer le destin du monde. Mais cette nouvelle tentative conduira José Miranda jusqu'aux portes de l'enfer.

Oscar Castro, auteur de La nébuleuse vie de José Miranda